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Climat des investissements | Des indicateurs à la baisse

L’investissement continue à se situer suivant un faible palier, risquant de compromettre les opportunités de l’après-crise. La reprise de l’investissement, escomptée dans le cadre du Budget économique (+ 5% à prix constants), ne paraît pas se confirmer à la lumière des indicateurs fournis.

Ainsi, les importations des biens d’équipement, importante composante de l’investissement, baissent de 4.3% en dinars constants. Les intentions d’investissements industriels et celui des services ont respectivement enregistré des baisses de l’ordre de 27.3% et de 31.4%, et ce, en raison de la conjoncture nationale du pays qui est fortement impacté par la pandémie du covid-19. Le montant des approbations des investissements agricoles a quant à lui baissé de 3.8% en termes de variation trimestrielle.

Les investissements directs étrangers, un autre indicateur important sur la perception du climat d’investissement, enregistrent de leur côté une importante baisse de 31.6% par rapport au premier trimestre de l’année 2020 (soit 344,6 MTND contre 503.6 MTND). Les services ont été les seuls à voir les IDE croitre de 87.7%. Les IDE au niveau de l’industrie et de l’énergie ont nettement baissé, selon les dernières statistiques publiées par la Fipa. La baisse est encore plus accentuée pour les flux en euros, de l’ordre de – 22.6%.

Ces investissements sont en baisse de 43,3%, par rapport à la même période de 2019, et de 38,3% par rapport à 2018. Ils sont répartis entre 341,9 MDT d’IDE (contre 501,7 MDT en 2020) et 2,7 MDT d’investissements en portefeuille (contre 1,9 MDT en 2020).Les IDE sont répartis à hauteur de 42% pour le secteur de l’énergie, 46,8% pour les industries manufacturières, 11,2% pour les services et 0,1% pour l’agriculture.

Par ailleurs et par référence aux deux premiers mois de 2021, aucun forage exploratoire et/ou de développement n’a été réalisé contre 2 forages durant la même période de l’année précédente.

Certes, et contrairement à la plupart des pays partenaires, « l’Etat Tunisien n’est pas en mesure, aujourd’hui, compte tenu de la situation budgétaire, de lancer d’importants projets infrastructurels et d’équipements collectifs de manière à fouetter la demande et susciter des investissements de la part du secteur privé », indique-t-on dans la dernière publication « conjoncture économique du premier trimestre 2021 » du Forum Ibn-Khaldoun pour le développement.

Les déterminants de la relance

Selon la même source, la relance de l’investissement demeure tributaire d’un important renforcement des programmes de soutien à la mise à niveau et à la restructuration financière des entreprises et des secteurs ayant un important potentiel de développement.

Il s’agit également d’activer les nombreux grands projets d’infrastructure déjà identifiés et étudiés dans le cadre du partenariat public-privé, en l’occurrence  le port en eau profonde, les zones logistiques et les parcs technologiques. « Une telle démarche donnerait un important signal à la redynamisation de l’investissement pouvant mettre fin à la tendance baissière de l’investissement et être le point de départ d’une dynamique porteuse pour l’après-crise ».

Mise en place du Fonds tunisien d’investissement

Selon le Rapport sur le Budget de l’Etat 2021 publié par le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, cette année verra la mise en place du Fonds tunisien d’investissement suite à l’institution du « Conseil supérieur de l’investissement » et des structures de « l’Autorité tunisienne d’investissement TIA». Un crédit de 73 MD a été alloué à cet effet, dont 72 MD pour couvrir les engagements de l’Etat vis-à-vis des investisseurs à travers les subventions à l’investissement.

A ceci s’ajoute la mise en œuvre d’une stratégie globale et cohérente pour promouvoir la coopération entre la Tunisie et les pays étrangers, les institutions et organisations internationales et régionales dans les domaines économiques, financiers, et techniques, pour la promotion des partenariats et l’encouragement de l’investissement extérieur.

L’objectif étant aussi de multiplier les opportunités de partenariat et d’investissement extérieurs et accompagnement des projets d’investissement extérieur en Tunisie, cibler des projets financés dans le cadre des partenariats public et privé,  et promouvoir  la coopération technique à travers l’Agence tunisienne de la coopération technique (Atct) qui œuvre pour le placement des compétences tunisiennes privées ou institutionnelles auprès des divers partenaires qu’ils soient employeurs privés, organisations régionales et internationales ou pays donateurs. L’Atct œuvre également pour l’exploration de nouveaux marchés pouvant offrir des opportunités de placement des compétences tunisiennes ou dans le cadre de la coopération sud-sud.

Il s’agit aussi de promouvoir  l’investissement extérieur à travers l’Agence de promotion des investissements extérieurs (Fipa Tunisia) qui œuvre pour encadrer les investisseurs et aider les entreprises étrangères à surmonter les obstacles et difficultés qu’elles pourraient rencontrer lors de la réalisation de leurs projets.

Un autre objectif non moins important est celui qui vise les futures orientations sectorielles dans le domaine de l’attraction de l’investissement extérieur en valorisant particulièrement les secteurs et les activités prometteurs spécifiquement dans les domaines de l’industrie et des services à forte valeur ajoutée. Ces secteurs revêtent une extrême importance quant aux priorités de développement et à la création d’emploi à l’intention des  diplômés de l’enseignement supérieur .

Une  stratégie de promotion de l’investissement privé à moyen terme au sein du plan quinquennal pour la période 2021-2025 sera mise en œuvre, outre la finalisation du système de digitalisation des services à destination des investisseurs en étendant la plateforme à l’Autorité tunisienne d’investissement et aux différentes structures impliquées dans le domaine de l’investissement.

282 projets déclarés

Selon le bulletin de la conjoncture publiée  par l’Apii, le mois d’avril 2021 a connu la déclaration de 282 projets moyennant un montant d’investissement de 184.4 MD, avec la création de 3.282 emplois, contre 400 projets le mois précédent et 240,6 MD d’investissement et 5.254 emplois ont été déclarés .

Le même mois a enregistré des diminutions respectives de 29.5% au niveau des projets à réaliser, des investissements déclarés (23,4%)  et des emplois à créer (37,5%). Durant les quatre premiers mois de 2021, l’investissement déclaré dans le secteur industriel a atteint le montant de 908.2 MD, contre 1172.1 MD lors des quatre premiers mois 2020, soit une baisse de 22.5%. D’après la même source, les investissements déclarés dans les industries totalement exportatrices ont enregistré une augmentation de 59.8%, passant de 240.1 MD à 383.7 MD au cours des quatre premiers mois de l’année 2021. En revanche, les industries dont la production est orientée vers le marché local ont enregistré une baisse de 43.7%. Pour passer de 932.0 MD à 524.5 MD au cours des quatre premiers mois de l’année 2021.

Par ailleurs, la hausse des investissements déclarés dans les industries totalement exportatrices est due essentiellement aux secteurs des industries agroalimentaires, des industries mécaniques et électriques, des industries chimiques et des industries du textile et de l’habillement.

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